La personnalitÈ de Schuffenecker. 1851-1934.

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Il quitte trËs tÙt l’Ècole pour travailler comme apprenti dans la boutique de torrÈfaction de ses cousins Cornu.

FascinÈ par le dessin, il suit des cours dans l’atelier de Paul Baudry. A cette Èpoque, il rencontre Alexandre fontalirant.

En 1872, il entre chez l’agent de change Bertin o˜ Gauguin y travaille dÈjý. Il suit des cours du soir chez Carolus Duran et de l’AcadÈmie suisse o˜ il entraÓne Gauguin.

Une grande amitiÈ lie dÈsormais les deux hommes : il est le tÈmoin au mariage de Gauguin en 1873.

Entre 1877 et 1879 , il participe tous les ans au Salon des artistes franÁais. Il peut dÈsormais vivre de son art.

En 1880, il dÈmissionne de chez Bertin pour se consacrer ý la peinture, il commence une collection de peinture.

En parallËle ý son travail d’artiste, Schuffenecker se lance dans le commerce de la bijouterie avec Alexandre Fontalirant.

En 1886, il part en Bretagne et s’installe ý Concarneau, il fait la connaissance d’Emile Bernard. A cette Èpoque, ThÈo Van Gogh lui rend frÈquemment visite.

 

 

 

En 1889, il organise et participe ý l’exposition du Groupe impressionniste et SynthÈtiste au CafÈ Volpini.

En 1891, querelle avec Gauguin.

Au dÈbut du XXËme siËcle, Schuffenecker est le deuxiËme plus grand collectionneur de tableaux de Van Gogh, juste derriËre la famille de celui-ci. Il possËde une importante collection de 120 tableaux de Van Gogh, Gauguin, redon, CÈzanne... En 1903, il vend sa collection ý AmÈdÈe, son frËre. A partir de 1920, il vend des faux Van Gogh, le rapprochement est vite fait avec Claude-Emile. A la mort d’AmÈdÈe, un artiste notera la prÈsence de nouveaux van Gogh dans sa collection. 

L’oeuvre de Schuffenecker ne dÈvoile pas le profil d’un trËs grand artiste de l’envergure d’un Van Gogh ou d’un Gauguin. NÈanmoins, son oeuvre est riche et rÈvËle une Èvolution en parallËle des diffÈrents courants picturaux qui apparaissent ý la fin du XIXËme siËcle et au dÈbut du XXËme siËcle.

Le Bateau-lavoir au bas-Meudon (MusÈe d'Art et d'Histoire, Meudon, 1881) est un des premiers tableaux connus de Schuffenecker. Le choix des couleurs et le sujet renvoient ý l’Ècole de Barbizon. A cette Èpoque, l’artiste se cherche, il n’a pas encore constituÈ autour de lui, ce groupe de peintres qui seront ses amis (Gauguin, redon, Bernard, SÈrusier...).

Le premier meurtre ou La mort d’Abel (MusÈe Georges Garret,Vesoul, 1884) est un sujet unique dans l’oeuvre du peintre. Lui, qui reproduit surtout des paysages, peint ici un sujet biblique sous l’aspect d’un tableau acadÈmique. Mais le choix de la composition, du traitement du sujet dÈnote dÈjý un souci d’Èchapper aux rËgles ÈdictÈes par l’AcadÈmie. Le corps d’Abel est traitÈ avec beaucoup de rÈalisme et sa position offre aux spectateurs l’impression d’Ítre eux mÍme tÈmoins du meurtre dans le mÍme esprit que L’Enterrement ý Ornans (MusÈe d'Orsay, 1849) de Gustave Courbet.

 

 

Seulement deux ans plus tard la mort d’Abel, Schuffenecker a totalement modifiÈ sa faÁon de peindre tant pour le traitement que pour le sujet. Sous l’influence de son groupe d’amis et ses dÈplacements en Bretagne, il va peindre de nouveaux paysages bretons dans un traitement impressionniste : Personnage dans la lande Bretonne (Collection pariculiËre, 1886).

La Normandie va Ègalement influencer son oeuvre : Vue des falaises d’Etretat (Indianapolis Museum of Art, 1888) nous montre un Schuffenecker qui s‘essaye au traitement chromatique de Seurat.

Ce peintre de paysages portraitura ses amis peintres (Odilon Redon, Emile Bernard), ses associÈs en affaires ( Alexandre Fontalirant), ou des femmes de ses connaissances (la Comtesses de la Rochefoucauld) le Portrait de Madame FÈlicien Champsaur (MusÈe de Pont-Aven, 1890) en est un autre exemple. Elle porte un corsage ornÈ de broderie ý la maniËre des gilets du pays Bigouden.

Ces apports vestimentaires bretons et la statuette prÈsente ý l’arriËre-plan nous renvoient directement aux oeuvres de Paul Gauguin et un parallËle peut Ítre fait avec La Belle AngËle (MusÈe d'Orsay, 1889).

Enfin, nous terminerons ce court exposÈ de l’oeuvre de Schuffenecker par son emprunt aux oeuvres de ses amis synthÈtistes. Dans Paysage symboliste (Collection particuliËre, vers 1895), il utilise la ligne de couleur foncÈe pour tracer le contour des arbres. Ce paysage est traitÈ en aplat.

 

Nous venons de prÈsenter succinctement cet artiste qui est peut Ítre l’auteur d’un des tableaux le plus chers au monde. Nous avons vu qu’il subit souvent l’influence de ses amis peintres.

Ce peintre Ètait apprÈciÈ de ses amis et de ses ÈlËves car il les aidait souvent financiËrement et il ne faut pas oublier qu’il est ý l’origine de l’exposition du cafÈ Volpini lors de l’exposition universelle de 1889. Etait-il cet escroc souvent dÈpeint par les spÈcialistes qui voient en lui un faussaire ? Nous vous laissons en juger...